mots clés : géographie, approche systémique, anthropologie de la mer, anthropologie visuelle, espace vécu, espace halieutique, mésologie, insularité, pêche commerciale, pêche cérémonielle et alimentaire, cynégétique, Inuit, Bijagos, non-humains, photographie, image-objet, iconoclash, instant photographique, temps vidéographique.
Parcours et démarche
Formé à la géographie Emmanuel Luce y découvre une science multidisciplinaire, non restrictive. L’approche systémique y est enseignée comme une clef à la compréhension fine des espaces à l’étude. Plus tard et curieusement c’est avec l’océanographie qu’il découvre et explore les atouts de ce que l’on nomme en anthropologie l’observation participante. Cet outil d’étude consiste à vivre et partager le quotidien du sujet dans ses activités et conversations ; il permet d’apprivoiser le milieu, de connaître ses gens et d’apprécier au plus juste la réalité de leur quotidien. Au transitoire et à l’éphémère du parcours se construit l’espace vécu.
Parlant du travail de l’ethnographe, Claude Lévi-Strauss (1958) écrivait : « (…) espérer élargir une expérience particulière aux dimensions d’une expérience générale ou plus générale. Et qui devienne, par cela même, accessible comme expérience à des hommes d’un autre pays ou d’un autre temps. Et c’est aux mêmes conditions qu’ils (les ethnographes, Ndla) y parviennent : exercice, rigueur, sympathie, objectivité.»
Dans le cadre de ses travaux, l’image est un outil d’enregistrement et d’écriture privilégié. Elle assure l’accessibilité et le partage de l’expérience avec le plus grand nombre. De façon plus restrictive, c’est la production d’une image objet – objet de convoitise, objet d’art – qui permettra la pérennité de l’expérience, « assurera la transmission du message à des hommes d’un autre pays ou d’un autre temps ».
Chercher le beau donc. Associer esthétique et pertinence ethnographique. Renouer avec une photographie plus intuitive en s’affranchissant d’un académisme appris pour accrocher une esthétique innée. Renouveler mon geste.
L’exposition comme le livre sont inhérents au processus de création photographique. Un Aboutissement. Une nécessité. Pour les expositions les grands formats sont privilégiés, recherchant des personnages à taille humaine. Concurrencer le réel.